Le trésor dans le coffre l’Amazone dans le coffre
des dos l’ombre dans la journée
des mots fatras des mots joyaux
a dévoré le jour quand elle s’est enfuie
l’empreinte de ce qui n’y est plus trace de doigt trace de poussière dans un sachet sur ma poitrine
muscles bandés et la flèche les bourses le jet d’urine l’arrosoir cosmique pas sur la peau une zébrure une tracée laissée par le couteau
c’est l’estuaire ouvert par la colère le ressentiment les fers et l’eau par la voie d’eau ouverte dans la poitrine
eau salée eau de mer poissons requins et méduses voilier sur le palmier et l’étoile la bavarde
par ma gorge par mon torse s’éteint cet éraillement
l’exil est voix d’eau râpe râle âpre voie d’eau opaque
sur le fleuve eau du fleuve eau de sang femmes au marché femme sur la couche hommes d’errance changent les nouveaux né braillards

« l’idée de l’innocence perdue dans un monde qui fait de l’enfant un mutant qui perd ses points de repère et en invente d’autres » (Tanella Boni, la diversité du monde)