D’Europe, que dire, vache à carne …

[à lire sur le site de Florence Noël : « le radeau des médusés, hommage aux migrants »], ma contribution et quarante autres textes, pour l’instant ; et aussi les couloirs ici même

Nuées d’oiseaux
s’envolent en jacassant
s’élèvent
à hauteur de
cette barre de neige
barre de mer
vers ces fumées
ce charbon
qui se fond avec
l’or

Dans l’entre-deux rives
l’eau dans les cales
la guerre de guerre lasse
au fond de la
mine
les migrants meurent
noyés
la barre à moudre
engloutit le nègre
en scat hurlant

SPAIN IMMIGRANTS

Dans les barques de bois
sorte de mille-pattes
perce oreille sur la neige
du Sahel natifs des brousses
termite d’Ouganda
anciens rois des bidons villes adeptes
de la contrebasse
tous à plat ventre sur la planche
estv une bête à mille dos

D’Europe
que dire
vache à carne
plus que
vache à lait
à soi
le mazout
s’enflamme

Dans l’espace
mutique
entassés
que l’on pensait
lointain
tellement inabouti et sans
absolution

On les dit réchappés
des tueries
des misères de l’ethnocide
de la tonte d’Ebola
de l’éradication
de la furie
unijambiste
On les vit
encore vivant
aux abois
la masse malodorante
la barre
et l’eau des continents

Résonnent
du creux
des enclumes
s’infiltrent
sans encombres dans
le gîte
les côtes sombres
les gorges diluviennes
comme les pluies des
angoisses
les oubliettes de ces forêts
là où pullulent
les myrtilles
les amanites et
les roses
belles
des sables

Mais ils sont des squelettes
comme
vous et moi
l’océan à des piques qui les ont
déchiqueté
C’est là qu’il faut arrêter
la longue arrête

Comme un fil de dent
tronçonne
empile les vies
en ballot plus
serré
vide que les tankers
de Shell
les lois
nos os multiples
les règles de fer
la dérisoire bouée
Oppose
l’esprit obscur
sec
de celui qui
ferme
sur lui
la pensée même de
l’eau recueillie
dans la paume
ce torrent ces truites ces baleines
cette arche
Noé, Zoé, Hannibal ou Jonas
cherchez l’intrus
Boire au goulot
le flot goulu
quand les rivières arides
déversent
torrentielles
l’étincelle
insultée
ont manque d’enfants
de femmes
de mangroves
ne parviennent pas jusque
Sur le trottoir

Je dis cela dans une convulsion
une parenthèse
secrète parentèle
le réconfort
de tous les morts que la
pirogue
convoie pour conjurer

Publié par Lamber Savi

Défiance créative: peindre, écrire, traduire, simplement suivre les bulles du courant http://about.me/lsavigneux

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