Je te lance une corde
et tu en fait un pont
suspendu
entre deux eaux raides et deux poteaux
tu choisiras où l’accrocher
J’ai déjà eu l’occasion de te le dire
ma vie
ta vie est un tourment qu’il faut bien traverser
et dégainer
ton regard traine est une lampe dans la nuit
et le jour
et dans le clair obscur
Dans la brume le chemin oublie le long
l’ouvert et le profond
et l’enfance passée dans la sauvagerie
sur les marges
se sauver
nous allait bien qui pendait à la selle
qui nous appelait
qui nous voyait briller
même si c’était bien loin
et les pieds dans la poussière.
Le fleuve nous ramène un gout flétri de fleur
sous le brillant du jour
oublié
même si cela fait déjà longtemps.