L’ombre des grands arbres
C’est le pays qui s’éprend de la touffeur
La douleur figée dans l’attente
L’ile a changé de visage
Pierre forêt rivière, flots, océan terre et plantes
Vertus la mort la maladie – le sexe et la langueur
Mots
un taillis a surgi de la forêt
Les fils inextricables
L’œil a renoncé
Parce qu’il y a eu beaucoup trop d’or
De vert les jambages
Qu’elle sème au vent
Entre les brins d’herbes
Deux bras enserrent le fleuve
D’une étoile
Le visage aimé scintille – as-tu joui ?
La voix grave longe le chœur des chaines
Cuisses
Les rives d’une chair crasseuse
Mais repue
Une plante grasse dans le ventre capte le feu tapi
S’inquiète du carnivore
Entre les seins d’une femme
Un grand arbre s’amuse des vents
L’eau en un pleur est une
Averse
L’ennui est dans le vert
Les pieds dans la boue
Pataugent
tordent les tôles de la ville
Dans l’antre retournée de la chèvre
Ses yeux
« faut il le préciser ? »
Qu’on la chante
Caresses
Le long du corps du maître
Anthropophagie stérile du monde
Au monde
Trou
Trop ouvertement creusé des pattes arrières
Née sans qu’il ne soit question
De rien
Lumière
Ce qui apparaît dans le chant
La parure indienne venue d’où ?
Les chemins se perdent et perdurent à chaque pas
Brousse
Quand un seul arbre
Arraché fait saigner
La paume
La saillie et l’épi
La vie rieuse use
L’esprit mort
Au bord du chemin
La tête dans le fleuve
Les têtes tranchées
Continuent de parler
Descendant
Ascendant
A l’aplomb de la vase
Ne se risquant qu’à
Cet allant
dans le trait du fleuve