la nuit je vais où vont les bêtes, m’abreuver à l’eau qui parle je connais l’endroit où se rejoindre, bu où est ta source les jambes à l’eau là où l’épanouissement s’écoule l’aplomb, le gîte meugle des mugissements à ton appel écourter ce sommeil je sens plier les ventres là où je plonge les mains dérangent, ce qui repose renvoie à l’eau, l’ellipse des cercles les tours du point, les herbes intimes inclinent dos à ma courbe une entaille ce lit de sable les ombres de mes désirs s’insinuent les quartz roses des chevauchées s’emplissent de l’estuaire s’ébattre, sans un bruit, longer ventre à l’eau glisser, lèvres, s’empreindre de ses sourires embaumer enivre l’énigme d’un bras soulevant l’aube à la lueur
ce n’est pas un plongeon, il n’y a pas ce saut de l’ange qui advient avec le jour je laisse seulement l’eau aimanter l’onde en braille strier la profondeur sans y dissoudre la toute joie, le museau s’ouvre sans se noyer quasi sans soif dans la fraicheur l’air remonte dans la gorge sous la voute les arbres noirs ploient sous le vertige le fruit sans fin d’une nuit plissée