EAUX TROUBLES
À ma mère
I
Je te vois comme un hiver, comme du givre; transparente, brûlante,
transpercée de lumières; glacée, glaçante, cassable. Tout cela à la fois.
Je te vois comme une source dont on ne soupçonne ni l’ampleur nila violence. Aujourd’hui, mes mains plongeant dans ton être, dans ta
matière, ont froid. Puis mes yeux retournent vers la fenêtre où, de
nouveau, la lumière a changé de couleur. Alors, au cœur même de ta
pâleur, je me souviens de tes ors.
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© ANANDA DEVI et la Maison de la Poésie de Namur