et en ronde insatiable
on a vu danser les mots
mots farandole
mots blessures, mots fatigues,
mots joies, mots révoltes
mots dont les êtres sont la tête
dont les mains se rejoignent
mots en toucher frénétique
apaisement de l’écrasement
et des mains qui se joignent
en boucles d’obstination
ferment les plaies de la laideur
murmures en mélopées
comme autant de lettres
cette phrase
les mots dans les mots
ose le mot
des mots qui scandent sans relâche
tournant tournant se tourneboulant
osent Le mot
à faire le tour
de l’humanité
noire
blanche
rouge
jaune
rayée zébrée
triangulée quadraturée
exaspérée
à bout de bras et de jambe
vie déchaînée
soupir intense vive clameur
bouche de la fatigue
de la terre du ciel du vent et de la pluie
martelant
ce chant à casser la chaine de fer
haine de métal
qui entravent nos voyelles
nos esprits alourdis
qui ne rêvent que de laisser l’esprit courir
loin au delà des murs de ciment ferraillés
infranchissables
douves de sacs plastique et chimie d’épines
cases de joncs
ondulation végétale
maison vent
harmattan
rouge brun de terre
farouche
ces mots ces mots ces mots
on les entends
des quatre mains de l’homme
des cinq hanches de la femme
résonner gémir chanter triompher
envahir
le ciel l’arbre l’eau la poussière
s’envoler au dents des fleuves
et
transmettre
à l’oiseau qui approuve
au poisson ravitailleur
de la rive trachée d’eau
lune
chant bariolé
berceuse des couleurs
crépuscule au sourire de l’enfance
crie et sourit
ces mots
NEVERMORE,
NEVERMORE ,
NEVERMORE