La décharge
quand sombre
il n’y a pas
de port
Les nuées d’oiseaux
en criant
à hauteur de
cette barre de neige
vers ces fumées
ce charbon
qui fond avec
la mer
Dans l’entre-deux-rives
l’eau est glaciale
dans la cale
au fond de la
mine les migrants
noyés
engloutis
le nègre scat hurlant
Barques de bois
sorte de mille-pattes
perce oreille
sur la neige noire
du Sahel
natifs des brousses
termites de l’Ouganda
anciens rois des bidons villes
adeptes
de la contrebasse
tous à plat ventre
sur la planche
la bête à mille dos
tatouée
à même la peau
D’Europe
que dire
vache à carne
plutôt que
Vache à
lait
pourvus que
le mazout
enflamme (…)
D’Europe
point de bord
sur les flancs
des refuges
silence
mutique
l’on pensait
révolu ce
Passé lointain
tellement inachevé
et sans
absolution
De loin
nos morts
décharnés
suppliant
suffoquant
des mémoires vaines
d’ossements
quand rejettent
sous la vague
les charniers de
la mer
On les dit réchappés
des tueries
de la misère
de l’ethnocide
de la tonte d’ébola
de l’éradication
de la sauvagerie
de la furie unijambiste
On les dit
encore vivant
aux abois
la masse
et l’eau des continents
frappant
au creux
des enclumes
sans encombres dans
le gîte
des côtes
ante ou post
diluviennes
comme les pluies des
angoisses
les oubliettes des forêts
où pullulent
les myrtilles
les amanites et
les roses
ces belles fleurs
des sables
L’océan a des piques
qui ont
déchiqueté
C’est là qu’il faut pointer
la longue perche
du cameraman
écoute
prend la vue
de cette peau sale
cette viande qui a faim
ce regard sans mot
qui meurt
est prêt à repartir
Embarcations
Comme un fil
de dent
tronçonne
les vies
en ballots plus
serrés
sur l’armada
de Shell
destination
la raffinerie
Les lois
nos os multiples
les règles de fer
la dérisoire bouée
Opposent
l’esprit obscur
sec
de celui qui
ferme
sur lui
la pensée même de
l’eau
recueillie dans la paume
Boire au goulot
le flot
quand les rivières arides
déversent
torrentielles
l’étincelle
insultée
les hommes
ont manqué d’enfants
de femmes
de mangroves
ne parviennent pas jusque
Sur le trottoir
Je dis cela
dans une convulsion
au versant du refuge
sur les plages
quand ils parviennent
à débarquer
une parenthèse
que la
pirogue
convoie pour conjurer
Agoissant à souhait, ce « Nuées noires »
Oui , ce n’est pas drôle ! mais le sort des refugiés non plus , peut être n ai-je trop fait ? je voulais aborder aussi ces catastrophes humanitaires et ces ruptures de vie par la mer , sans doute à continuer de travailler , qu’en pensez vous ?
Amicalement Lambert
À moi, vous demandez ce que j’en pense ? Aucun mal, mais j’ai toujours présente à l’esprit cette phrase que mo répétait mon père : méfie-toi, mon fils et souviens-toi que « qui trop embrasse mal étreint ». Ceci n’est pas un jugement à votre égard en ce sens que je suis convaincu que tout poète est le seul vrai spécialiste de sa propre oeuvre,.. Je redoute seulement que l’attention du lecteur décroche au bout d’un certains laps de temps.
Oui , merci , j’avais juste envie d’avoir un retour c’est pourquoi je vous ai demandé , oui je vais méditer cela ! Bonne soirée Lambert