un peintre s’échine épuise les yeux
à vouloir voir ce qu’il devine déjà
retrace mentalement
les couleurs l’aval de sombre
le doré du noir
l’éclat
creuse à se faire mal
obsédé par la beauté perçue
c’est à dire qu’il l’a vu
il voudrait la capter
fasciné
cette lumière qui pourtant est le tout
de ce qu’il voit
s’il tente de la dire
il s’en éloigne mais son désir
obstinément trace son chemin en lui
Ses mains à elle pour lui sont un transport d’étoile
Il pense
en se reculant pour prendre la mesure de la vision
l’espace dans toutes ses dimensions
et puis cette lueur qui rythme la beauté du souffle
il n’y a que la peau le vide et les écarts
lui sait que ces interférences parlent
(en dépit de ces blocs de silence)
d’une chaleur comparable à un soleil
les mains échappe à la description parce qu’il ne voit pas des mains
ce sont les mains qui parlent
laisse tomber l’espace
revenons aux mains
les mains qui sont le prolongement du mystère de ce qu’il ne sait
ce que le nom résume
s’efface dans le clair-obscur pour mieux réclamer l’attention
elles sont comme la voix
chaude
elle vibre une clameur de finesse de ton
puissance de l’incisive
mais ce sont les mains
qui m’appellent
me soufflent des mots
je tente mais je n’ai rien dit
il ne suffit pas de prononcer le mot
elles échappent
ou illuminent l’ailleurs autrement
le regard
sans cesse
tente de fuir
pour voir