Muette sur la lettre

Ma passion pour l’encre et le gout pour les mots surplombent la rencontre.
Les lieux antiques et la montagne sans age, l’eau jeune dit que le monde est neuf. les animaux vont boire à la source. L’homme en partance les mille lieu du kaléidoscope et s’y mire

Cette marée immense

Suppose qu’elle te regarde
Nue dans la vase
La rivière
Éteinte elle brûle dans l’ombre,
Comme la lumière
Ce feu des hanches
Ne retient plus le fleuve
Devenue lézard
S’échappe de la calebasse
Perd sa queue
L’eau est ainsi feu froid

Ayant banni de l’eau
la digue,
Qu’à jamais disparue
la ligne
Dans ta main se détache

Flamme comme un oiseau
tu en as les plumes
Ne t’enflamme plus …

Willem de Kooning

Muette sur la lettre

Cascade
Cinglée
envahie
à la brume

Chasse la lumière

Déchirent
les dents de la montagne

Il reste la ligne de crête

La beauté des brisants
 les eaux troubles 
entre les mailles …

Kodoshin, chute d’eau

Comme des crépuscules comme en plein jour

Mais surtout nimbée de soir
Sur le matin blanc
Le cygne
La lune soufflée
Entre les bois sombres
Elle pleure
Dans la brillance du noir
Ou l’ange du matin
Grain de lune …

Nuit catastrophique Réveil troublé
clairière attendue

La fougère est soudaine

Mordu le brin coupant
mélodie au fil de l’herbe

Deux pieds sur terre
sont un nid de boue

Ruisseau étincelant
ruisseau désaltérant

Mon museau dans l’eau est d’une biche

D’un éléphant aux doigts de fée

Ce n’est pas moi qui fais ce bruit
mais les grenouilles

Si en moi pèse la nuit

Je veux me retrouver près des grands arbres, sans effets grimper aux branches –

Gratter la lune, serrer le bois –Être dans le temps

La nuit je vais où vont les bêtes
m’abreuver à l’eau qui parle.
Je connais l’endroit où se rejoindre        

Y ai bu parfois

La source entre les jambes
l’épanouissement coule à l’aplomb         
Le gîte meugle           . J’entends les mugissements des bestiaux                  écourter ce sommeil.
Je sens plier les ventres
là où je plonge les mains dérangent.
Ce qui repose renvoie à l’eau
les ellipses les cercles la feuille dans le remous

Les doigts défilent les mailles.

A l’extrême le jute éloigné à la nuit 

Vrai, ce ciel nous terrifie

la fine lueur

débordant des lacs

les tresses  

entre les plis de peau

Lente la

Reliure

la sueur

la perle

Un ravinement

Une ligne

relie

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